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La photo c'est tellement facile, ça en est ridicule
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Temps de lecture : 4 min

Dans le mail aujourd'hui :


Réfléchissons ensemble à cette phrase simple en apparence, qui traduit le paradoxe de la photographie.


La photo c'est facile, la photo c'est difficile.

C'est l'introduction parfaite à mon blog Le photographe minimaliste.

La photo c'est si facile, ça en est ridicule.

Tellement facile que je ne sais pas par quoi commencer.

Par où commencer, tellement c'est partout.

C'est ici, ici, ici aussi.

Regardez autour de vous.

C'est là, là, et là.

C'est là, à chaque endroit, tout le temps, à chaque instant.

Même en ce moment. Tournez la tête, c'est juste là.

C'était juste là. Le moment est parti, vous ne l'avez pas photographié.

Vous pensiez que ça n'en valait pas la peine.

Maintenant c'est trop tard. Le moment s'en est allé.

Mais un autre arrive. À l'instant même. Et un autre. Maintenant.

Ça recommence. Sans arrêt. Tant que la vie sera la vie.

Regarder le monde.

Pointer un appareil dessus.

Appuyer sur un bouton.

C'est facile.

La photo c'est difficile.

Elle est partout, à chaque endroit, tout le temps, à chaque instant.

Mais alors. Qu'est-ce qui compte? Qu'est-ce qui a de la valeur? 

Est-ce la photographie difficilement obtenue, maîtrisée et réfléchie?

Oui.

Cliquez ici si vous ne visualisez pas l'image

Mais le résultat n'est-il pas un peu artificiel et forcé?

Parfois.

Est-ce le cliché spontané fait à l'arrache?

Bien sûr.

Ou est-ce l'incident qui surgit par hasard devant l'appareil?

Peut-être.

Est-ce une expression intuitive de la créativité?

Tout à fait.

Ou la digestion d'années passées à regarder, voir, penser la photographie?

Sans aucun doute.

La photographie est multiple. Que faire?

Devrais-je faire de la photo de rue et capter le pouls de la ville?

C'est une bonne idée.

Ne me connecterais-je pas davantage aux gens si j'interagissais avec eux?

Certainement.

Quitte à désirer l'intimité, ne devrais-je pas photographier mes amours et mes amis? Ou moi-même?

À l'évidence.

Mais les gens, c'est compliqué. Ils se plaignent. Il peuvent dire non.

Peut-être devrais-je photographier les objets abandonnés?

Oui. Peu de chance qu'ils refusent.

Dois-je aller à l'autre bout du monde? Ou en bas de la rue? Ou bien dois-je rester dans ma chambre?

Oui, oui et oui.

Le champ des possibilités est large.

Le choix peut paralyser.

Inspirez, détendez-vous.

Vous le trouverez, et il vous trouvera.

Commencez simplement.

Peu importe la manière.

Mais commencez.

Ok. Mais ce ne serait pas mieux si je savais ce que je faisais avant de commencer?

Avoir une idée claire ou un thème défini.

Je doute que Robert Frank savait où il allait quand il a commencé Les Américains.

Plus c'est planifié, moins il y a de place pour la surprise.

Et la photographie a besoin de surprise.

Pour que le monde réponde.

Pour que l'idée jaillisse.

Pour que l'ambiguïté s'infiltre.

C'est parfois plus important que la certitude et la clarté.


Les photos en disent plus que le photographe en perçoit.

Ok. Mais ma photographie ne rentre pas toujours dans des projets cohérents.


Peut-être devrais-je vivre librement dans ce monde.

Sans entraves. Photographier n'importe quoi et n'importe quand.

Le ciel, mes pieds, le café dans ma tasse, les fleurs.

Ou mes amis, mes amours. Ça aura un sens parce que c'est toute ma vie? 


Peut-être.

Parfois, ça fonctionne, parfois c'est un peu facile.

Mais c'est vraiment votre choix.

Vous êtes également libre de ne pas avoir de sens.

Faut commencer.

Faire des erreurs, faire du mauvais travail. Se forcer à essayer.

Alors peut-être tomberais-je sur une petite chose qui a du sens pour moi.

Ou qui me semble juste.

Si je me concentre là-dessus, elle grandira à sa manière, modeste et indicible.

Et elle commencera à avoir de l'importance.

Où ça vous amènera, vous n’en savez rien.

Photographier les laissés-pour-compte de votre ville.

Avec toute l'humanité qu’on ne leur accorde généralement pas.


Comme des êtres humains. Avec des vies, des espoirs, des familles et des sentiments.


Exploser en mille morceaux les idées préconçues.

Photographier votre quartier qui se gentrifie.

Avec votre propre regard.


Photographier votre amoureuse.

Ses rires, ses joies, ses peines.

La complexité d'être une femme aujourd'hui.

Ses problèmes de poids qui n'existent pas.

Interroger votre relation au couple.

En dehors des clichés dont on est abreuvé chaque jour.

Faut continuer.

Car c'est important. Quand d'autres choses n'ont pas autant d'importance.

Continuez car ça en vaut la peine.

Car c'est quelque chose de réel, qui n'existait pas avant que vous ne le fassiez exister.

Un travail sensible.

Qui parle de ce monde et de la place de vos semblables en son sein.

Ce n'est pas beau?

Cet article est inspiré d'un texte du photographe anglais Paul Graham. Que j'ai tordu et réécrit. Les photos sont de Paul Graham.

Conclusion

💡 Que vous inspire la phrase, la photo c'est facile, la photo c'est difficile?

Dites-le moi en répondant à ce mail.

La prochaine fois, je vous parlerai de photographie de rue.

À bientôt,

Antoine

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Antoine Zabajewski, 1011, Avenue Raymond Dugrand, 34000 Montpellier, France


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