Temps de lecture : 3 min
Vous connaissez cette citation du photographe de rue Gueorgui Pinkhassov?
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« N'ayez pas peur de prendre de mauvaises photos car les bonnes photos sont les erreurs des mauvaises photos.»
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Souvent on veut trop contrôler les choses, ce qui ferme la porte à l'imprévu.
C'est vrai que 99% du temps, cela donne de mauvaises photos. Ce n'est pas grave, cela fait partie du processus.
Il faut l'accepter et garder ces expériences pour soi.
Pourtant, tout le monde ne semble pas suivre ce conseil de bon sens.
C'est ce que nous allons voir.
Garanti 100% subjectivité. Peut contenir des traces de cynisme.
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Dans le mail aujourd'hui :
Il s'Ă©tait promis de ne jamais replonger, mais dans un moment d'Ă©garement il craque.
Retombé dans l'enfer des groupes facebook dédiés à la photo de rue, un homme bien sous tous rapports raconte.
Qu'a-t-il découvert?
RĂ©ponse en 6 exemples.
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1. Où est-on censé regarder? |
Si une photo ne contient rien d'intéressant, il est probable que cela ne donne pas une photo intéressante. Ça devrait être évident. Mais à en juger aux tonnes de photos de rue en ligne, ce n'est pas le cas.
La scène se déroule à Lisbonne. Un après-midi ensoleillé, un touriste français appuie sur le déclencheur de son appareil photo.
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Que voit-on?
Ă€ un arrĂŞt de bus, des gens en position d'attente attendent. Les uns attendent de monter dans un bus, les autres attendent que des gens montent dans un bus.
Où est-on censé regarder?
L'arrêt de bus qui subit cette scène à longueur de journée? Les gens dans une position aléatoire? La vie normale qui se déroule devant nos yeux?
Malheureusement, le passage au noir et blanc ne change rien.
Une image qui aurait dû terminer à la poubelle mais qui se retrouve sur les réseaux sociaux.
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2. Des gens qui ne font rien de spécial |
Dans un parc, un photographe se risque Ă un nouveau type d'image. La photographie totale.
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Positionné suffisamment loin d'un homme assis sur un banc, il tente de tout faire entrer dans un même cadre.
Que se serait-il passé si le photographe s'était approché?
Le mystère reste entier.
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3. Des gens qui passent devant un mur |
Il y a une pratique simple et apparemment tendance qui consiste à trouver un mur plus ou moins original et à attendre que quelqu'un passe devant.
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Deux personnes qui marchent à côté d'un mur. Quelque chose qui arrive mille fois par jour à ce mur.
Même si Banksy y avait peint un de ses pochoirs, ça resterait deux personnes qui marchent à côté d'un mur.
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Vous utilisez Gmail sur votre ordinateur et ce mail a atterri dans vos spams?Â
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Vous utilisez Gmail sur votre téléphone et ce mail a atterri dans les spams ou dans l'onglet "Promotion" de Gmail?
Faites ceci pour recevoir les prochains mails:
appuyez sur les 3 points dans le coin supérieur droit de ce mail.
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4. Un sans-abri qui vit sa vie de sans-abri |
Spécimen facile à capturer, le sans-abri ne se soucie guère de ce que le photographe fait avec son appareil.
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Moins intéressé par l'art de la photographie que par sa propre survie, il est possible qu'il ne remarque pas qu'on le photographie.
Ne pas le prendre personnellement.
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5. Une association embarrassante
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Un sans-abri qui dort à côté d'une publicité pour une marque de luxe.
Une personne obèse et seule qui mange dans un fast-food.
Un ado sur son téléphone qui ignore son environnement.
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Par cette juxtaposition, le photographe nous force à penser que le monde était mieux avant.
Quand les gens Ă©changeaient dans la vraie vie.
Quand les enfants Ă©taient moins abrutis par les technologies.
Que peut-on penser à part ok boomer?
Remarque :
Dans le futur, cette photo verra sa valeur très légèrement augmenter.
Quand les intelligences artificielles auront prodigieusement assimilé notre langage naturel.
Quand les téléphones auront disparu au profit d'oreillettes plus ergonomiques.
Quand on se remĂ©morera ce passĂ© rempli de tĂ©lĂ©phones portables.Â
Ce sera
toujours une mauvaise photo mais avec la nostalgie en plus.
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6. Petite silhouette dans un grand espace urbain |
Une autre pratique consiste Ă trouver un grand espace urbain et Ă attendre qu'un humain y prenne place.
Sans doute pour rappeler à quel point l'Homme est petit face à l'immensité de la ville.
Une journée grise et une lumière plate, les conditions sont parfaites pour que la photo rejoigne les millions d'autres de ce style.
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Alternative :
Le jeune cadre dynamique perdu au milieu des tours de la Défense.
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Conclusion |
J'ai été un peu taquin mais ça m'a fait marrer de retourner sur les groupes facebook dédiés à la photographie de rue.
Le temps passe, les mêmes clichés restent.
💡 Si vous en avez d'autres en tĂŞte, dites-le moi en rĂ©pondant Ă ce mail.
Tout le monde fait ces photos. Progresser en photo de rue consiste à affûter son oeil et les repérer.
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La prochaine fois, je vous parlerai d'un grand nom de la photographie de rue.
Son approche vous inspirera si vous êtes à la recherche de votre propre style.
Ă€ bientĂ´t,
Antoine
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Antoine Zabajewski, 1011, Avenue Raymond Dugrand, 34000 Montpellier, France
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