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Restez dans ce put*** de bus
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Temps de lecture : 4 min

L'autre jour je suis tombé sur une métaphore qui éclaire de manière limpide un concept un peu flou.

La théorie de la gare routière d'Helsinki illustre à merveille le cheminement artistique des photographes.

Elle provient d'un discours prononcé par le photographe finlando-américain Arno Rafael Minkkinen à la New England School of Photography de Boston, en juin 2004.

Elle résonnera en vous si vous avez choisi la photographie pour vous exprimer.


Avant d'aller en Finlande, je reviens 2 secondes sur mon nouveau format.


En 15 jours, Dans la tête de Stéphane Lavoué a été lu par plus de 2250 personnes.


Merci à ceux qui ont pris le temps de lire l'entrevue, de partager l'article et leur enthousiasme.


Voici un commentaire d'un certain Yann Lezin:

“Merci, merci, merci !


J’ai suivi tous les liens et d’autres par ricochets, j’ai les yeux explosés mais une banane d’enfer. J’ai vraiment adoré cet article, c’est riche, vivant et inspirant.


Vivement la suite.”

Le format plaît vachement bien alors je vous propose une nouvelle entrevue chaque mois.


Ça vous chauffe?


Pour me dégager du temps, la newsletter change de rythme.


Elle passe à 2 fois par mois, toujours le jeudi vers 11h30.


Allez c'est parti pour le sujet du jour, direction la Finlande.


Premier arrĂŞt, la gare d'Helsinki.

Dans le mail aujourd'hui : 

  • La thĂ©orie de la gare routière d'Helsinki

  • Restez dans le bus

La théorie de la gare routière d'Helsinki

Vous voyez ce bijou d'Art nouveau recouvert de granite rouge?

C'est la gare centrale d'Helsinki.

Cliquez ici si vous ne visualisez pas l'image

Retournez-vous, vous avez la gare routière.

C'est le noeud principal des transports publics de la ville. De là partent une vingtaine de bus dont les no 21, 71, 58, 33 et 19.

Chaque bus emprunte le même itinéraire sur au moins un kilomètre, s'arrêtant à différents arrêts en cours de route.

Disons maintenant, métaphoriquement parlant, que chaque arrêt de bus représente une année dans la vie d'un photographe.

Ce qui signifie que le troisième arrêt de bus représenterait trois ans d'activité photographique.

Disons que vous êtes un photographe qui a passé les trois dernières années à prendre des photos de nus artistiques. C'est comme si vous étiez dans le bus numéro 21.

Vous apportez ces trois années de travail au Musée des Beaux-Arts de Boston et le conservateur vous demande si vous connaissez les nus d'Irving Penn. Son bus, le 71, est sur la même ligne.

Irving Penn, New York, 1949-1950

Ou vous amenez vos œuvres dans une galerie à Paris, on vous conseille de jeter un coup d'oeil aux travaux de Bill Brandt. C'est le bus 58, etc.

Bill Brandt, Londres, 1951

Choqué, vous réalisez que ce que vous faites depuis trois ans, d'autres l'ont déjà fait.

Alors vous descendez du bus, prenez un taxi, car la vie est courte, et retournez directement à la gare routière à la recherche d'un autre bus.

Cette fois-ci, vous décidez de travailler en couleur, avec une chambre grand format 8x10 positionnée sur une grue.


Votre sujet : les personnes sur la plage.

Vous y consacrez 3 ans et 3000 euros, vous produisez une série d'images qui suscite le même commentaire.

“N'avez-vous pas vu les travaux de Richard Misrach?”

Richard Misrach, On the beach (ici en très grande taille)

Ou si ce sont des 8 x 10 en noir et blanc traduisant la réalité complexe de l'enfance avec la mer en toile de fond.

“N'avez-vous pas vu les travaux de Sally Mann?”

Sally Mann, 1990

Encore une fois, vous descendez du bus, prenez le taxi, revenez en courant trouver un autre bus. Cela se poursuit tout au long de votre vie créative, en montrant constamment de nouveaux travaux, toujours comparés aux autres.

Ce qu'il faut faire?

C'est simple. Restez dans le bus. Restez dans ce put*** de bus.

Parce que si vous le faites, avec le temps, vous commencerez à voir une différence.

Vous utilisez Gmail sur votre ordinateur et ce mail a atterri dans vos spams? 

  • Ajoutez-moi Ă  vos contacts pour recevoir les prochains.

Restez dans le bus

Les bus qui partent d'Helsinki restent sur la même ligne, mais seulement pendant un certain temps, sur 1 ou 2 kilomètres.

Ensuite, ils commencent à se séparer, chaque numéro se dirigeant vers sa propre destination unique.


Le bus 33 part tout à coup vers le nord. Le bus 19 vers le sud-ouest. Pendant un certain temps, les bus 21 et 71 se rapprochent peut-être, mais ils finissent par se séparer. Irving Penn est parti ailleurs.

C'est la séparation qui fait toute la différence.


Et une fois que vous commencez à voir cette différence entre votre travail et celui que vous admirez tant - c'est pourquoi vous avez choisi ce bus après tout - il est temps de vous faire connaître.

Soudain, votre travail commence Ă  se faire remarquer.


Maintenant, vous travaillez davantage par vous-même, en accentuant encore la différence entre votre travail et ce qui l'a influencé.

Votre vision se concrétise.

Les années passent, votre travail s'accumule. Les critiques deviendront vite curieux. Non seulement par ce qui sépare votre travail d'une Sally Mann ou d'un Ralph Gibson, mais aussi par ce que vous avez fait à vos débuts.


En réalité vous retracez tout le trajet en bus.

Les anciens tirages réalisés il y a 20 ans sont soudainement réévalués et, même si ce n'est pas l'essentiel, commencent à se vendre au prix fort.


À la fin du trajet, le bus s'arrête et le chauffeur sort prendre une pause café. Ça y est votre travail est terminé.

Cela est peut-être la fin de votre carrière d'artiste ou même la fin de votre vie, mais votre oeuvre est là, devant vous, depuis les premières soi-disantes imitations aux derniers chefs-d'œuvre, le tout marqué de votre vision unique.

Conclusion

🫧 Que vous inspire cette thĂ©orie de la gare routière d'Helsinki?

Dites-le moi en répondant à ce mail.

Si l’article vous a inspiré, partagez-le.


Et moi je vous retrouve le jeudi 12 octobre vers 11h30 pour une prochaine entrevue.


🧠 Dans la tĂŞte de… 

Ă€ bientĂ´t,


Antoine

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Antoine Zabajewski, 1011, Avenue Raymond Dugrand, 34000 Montpellier, France


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